Ghibli dans la BD occidentale : L

LABOUROT Thomas

Troll # 4 par Morvan, Labourot et Lerolle. Delcourt.
On y voit les 3 totoros à gauche et le Sans-visage du Voyage de Chihiro à droite.

Troll # 4 par Morvan, Labourot et Lerolle. Delcourt.
Totoro à gauche, le Sans-visage à droite.

Troll # 4 par Morvan, Labourot et Lerolle. Delcourt.
Des Kodamas dans les branches d'arbre.

Troll # 5 par Morvan, Labourot et Lerolle. Delcourt. Totoro triste.

Troll # 5 par Morvan, Labourot et Lerolle. Delcourt. Totoro souriant et des kodama.

LARCENET Manu

J’ai découvert les films de Miyazaki de manière étrange : Quand Porco Rosso est sorti dans les années 90, je n’ai pas du tout aimé, j’ai trouvé ça minable. Lorsque par la suite il y a eu la déferlante en France, tout le monde me disait que je devrais regarder, que c’était génial, mais bon… Et puis Le Voyage de Chihiro est sorti en dvd et là grosse claque ! Je me suis alors lancé dans la collection de ses films que je pouvais trouver, et en les visionnant je me suis rendu compte que je préférais quand l’environnement était celui du folklore japonais et non européen. J’ai même revu depuis Porco Rosso et je persiste, je le trouve beau mais chiant ! Dans Le Château Ambulant, tout le début qui se passe dans cette espèce de ville de type autrichien ne me plait pas. Pourtant, dès que l’héroïne se retrouve à la campagne, chaque image est marquée par le lyrisme et en tant que spectateur je me fais embarquer.
En fait, ce qui me séduit le plus dans les films de cet homme c’est cet imaginaire débridé qui semble sans limite… Pour autant, après avoir vu Kié la petite peste, Mes voisins les Yamada et Le tombeau des lucioles, je suis également très sensible à cette mise en scène du quotidien propre à Takahata. Avec Le Tombeau des Lucioles, j’ai découvert un grand raconteur d’histoire dont l’œuvre dégage beaucoup de sensibilité. On trouve déjà cet aspect avec Kié la petite peste : raconter l’histoire d’une gamine dont la mère vit dans un foyer et dont le père est une « ordure » ce n’est vraiment pas européen. Ca serait très difficile de faire un film comme ça chez nous. Du coup, même s’il y a beaucoup d’humour (le délire autour des testicules notamment ^__^) et que les enfants peuvent s’éclater devant, ce film reste accessible aux adultes. Quant à Mes voisins les Yamadas, c’est complètement fou, la narration est super originale. Il n’y a pas de scénario articulé donc, et graphiquement les personnages sont adorables. Certaines scènes sont également très étranges, comme celle du motard où les personnages ne sont plus du tout dessinés pareil…
Sinon, je n’ai pas encore vu Pompoko mais juste sa bande annonce qui m’a vachement donné envie. Quant au Royaume des chats, ça a été une déception. L’histoire est pas super et il manque la débauche d’imaginaire que l’on peut trouver dans les films de Miyazaki. Cela dit, ma fille a adoré !
Quant à savoir mon préféré… c’est dur à dire… si j’aime le propos de Princesse Mononoké (l’industrialisation, le rapport de l’homme à la nature…), je crois que Chihiro reste le plus gros choc. Je me doute de ce que doivent en penser les puristes mais pour moi ce film est celui qui va le plus loin dans l’imaginaire et le lyrisme. Il y a plein de choses que je ne comprends pas, des références qui doivent forcément m’échapper, des tas de dieux inconnus mais quelque part ça reste totalement universel ! Avec Chihiro on est à fond dans ce que j’aime chez Miyazaki. Oui parce que si les histoires d’amour simplistes me gonflent (et ce quelque soit son film), j’aime l’univers onirique, la part de légendaire qui s’y trouve.

4e de couverture du tome 4 du Combat Ordinaire - Dargaud

Je pense être influencé par les films du studio Ghibli… Comment ? Dur à dire. Juste que lorsque tu vois un film comme Le Voyage de Chihiro ou même Le Château Ambulant, tu laisses libre cours à ton imagination et après tu as « l’envie ». L’envie d’écrire plein de choses, de dessiner plein de trucs, de raconter, d’aller plus loin sur tel ou tel aspect qui t’a marqué pour le prolonger dans ta propre histoire…
En ce qui concerne les critiques de ci ou là sur le travail de Miyazaki je dirai que pour moi, chez l’artiste il y a une part d’obsessionnel. S’il fait 25 fois le même livre, 25 fois le même film, c’est 25 fois le même bonheur. Et ça, ça emmerde toujours une espèce d’ « élite » qui va reprocher que le gars revisite les mêmes thèmes… Mais c’est parfaitement ridicule. Miyazaki a cerné ce qu’il aime faire et il le fait. Si tu veux voir autre chose tu vas t’intéresser au travail d’un autre réalisateur. Critiquer la redondance des thèmes dans les films de Miyazaki, c’est aussi crétin que dire que Takahata fait toujours la même chose parce qu’il décrit le quotidien.
Il doit aussi y avoir là dedans quelque chose de l’ordre de la déception, de mecs qui se font voler ce qui était leur petit jardin secret et qui acceptent mal l’idée que maintenant, le plus grand nombre en profite. Ca a fait ça avec la Mano Négra qui s’est fait dénigrer dès lors qu’elle passait sur NRJ, ou encore Green Day aujourd’hui alors que les mecs ils font de la musique qui est toujours aussi bonne. Et quand il y a un rejet brutal d’un truc, des critiques faites par ces élites qui sont sans appel, puisque le radical fascine, ça trouve toujours un écho… Mais on s’en fout de ça, eux vont mourir et les œuvres restent.

Moi aussi j'ai réussi à photographier Laputa !! Il faut que je ralentisse un peu ma consommation de Miyazaki...l 

LAUREL

Double hommage Totoro-Frantico par Laurel

Mon voisin Totoro pour une activité calme de votre fille par Laurel

Extrait de Carmilla par Murail et Laurel

LETURGIE Jean et Simon

Dessin réalisé pour la rubrique « Ca l'affiche bien » du numéro 56 de Ciné Live.

LOCHE John-SImon

Je connais le travail de Miyazaki depuis que je suis gamin en fait, on n'oublie pas facilement des séries qui ont bercé l'imaginaire de son enfance comme Sherlock Holmes ou Edgard cambrioleur.
Mais il me semble que la première fois que j'ai re-découvert, adulte, la production Ghibli, ça devait être chez un copain qui avait mis Princesse Mononoke sur son magnétoscope alors qu'on prenait l'apéro... Je suis resté scotché, plus sur le travail d'animation que sur le dessin par lui même d'ailleurs, mais je crois que ça m'a donné envie de voir tout le reste et ce que j'ai fait dans les semaines suivantes. C'est sans aucun doute l'animation qui m'a séduit, ainsi que la liberté du trait, la légèreté de l'ensemble, l'essentiel dans la simplicité, la maîtrise de l'élément aérien (sûrement l'un des plus durs à réaliser, pour avoir fait un peu d'animation moi-même). Ensuite, la curiosité m'a poussé à voir tous les films du studio (sauf Le royaume des chats) mais je ne sais pas si j'adhère à tout non plus. J'ai une grande estime pour le travail, mais peut-être aussi une certaine lassitude dans les thèmes proposés. Mon film favori du studio est Porco Rosso ! Pour le bonheur des scènes à caractère purement contemplatif, la notion d'espace dans la composition et enfin les souvenirs de mon enfance en Italie...
Quant à savoir si je suis moi-même influencé dans mon travail par Miyazaki, je dirais que la narration en BD et en dessin animé sont quand même assez éloignés et je ne sais pas si l'on peut dire que ça m'influence... Mais certainement que ça m'inspire...