Mis à jour : dimanche 16 janvier 2022

Tu peux entendre la mer : Art et technique

Les décors

Tu peux entendre la mer étant un téléfilm, les décors sont moins fouillés et soignés que dans les autres œuvres du studio Ghibli. Cependant on peut constater un véritable souci du détail Par exemple, la gare de Kichijôji que l’on voit au début et à la fin de l’œuvre est très fidèlement représentée, de même que la sortie vers le grand magasin LonLon. Ainsi, les barrières, les escaliers et les quais ainsi que les trains orange et jaune (omnibus) qui circulent dans cette gare sont des copies conformes de la réalité.

La galerie marchande d'Obiyamachi est un cadre utilisé à plusieurs reprise dans le téléfilm.

Les personnages

Dans son rôle de réalisateur, Tomomi Mochizuki a particulièrement fait attention au réalisme des personnages. La description des personnages était le point plus important pour lui, son personnage préféré étant Rikako.

Référence animation : Katsuya Kondô joue Yutaka Matsuno dans cette scène où le personnage ramène Taku Morisaki chez ses parents à son retour de Kôchi.

Le réalisateur s’est posé la question de savoir si Tu peux entendre la mer devait être en live plutôt qu’en animation, avec de vrais acteurs. Par exemple, dans une scène où l'on trouve simplement deux personnages incarnés par des acteurs en train de discuter, le spectateur peut suivre facilement sur leur visage leur état d'esprit. Retranscrire cet état d'esprit en animation nécessite beaucoup de travail et de précision de la part des animateurs et est plus difficile.

Mais l'avantage de l'animation par rapport à la prise de vue réelle, c'est que le public s'identifie plus facilement aux personnages et à leurs sentiments, la simplification des traits du visage, plus anonyme, aidant. L'animation est d’autant plus un avantage lorsque l’on traite d’un sujet aussi délicat de l'amour, pouvant plonger le spectateur facilement dans la gêne avec de vrais acteurs.

E-konte pour sakuga

Voici la solution que le directeur de l'animation Katsuya Kondô a adopté pour harmoniser la qualité des sakuga (dessins d'animation) lors de cette production aux délais très courts.

Il s'agit ici d'une scène où Rikako frappe une balle de tennis. Dans son e-konte, le réalisateur Tomomi Mochizuki a décrit l'action en 2 cases. Kondô en a lui dessinée 5.

Ici, le mouvement de Rikako et les expressions de son visage sont ainsi plus détaillées. C'est à partir de ces « poses clés » que les dessinateurs ont, à sa suite, dessiné les sakuga.

La musique

La bande originale, composée par Shigeru Nagata est dans le ton du téléfilm, c'est à dire calme et apaisante. Les morceaux, le plus souvent au piano, alternent comique et sérieux, entrain et tristesse. Certains sont anodins, d'autres jouent plus sur les émotions. Comme pour le film, l'ensemble est cohérent et équilibré.

Le compositeur avait récemment travaillé avec Tomomi Mochizuki sur l’adaptation animée en OAV du manga Koko wa Green Wood (1991/1993). Pour le studio Ghibli, quelques mois avant, Nagata avait écrit les musiques des publicités Sora-iro no Tane (La graine bleu ciel) et Nandarô (Qu'est-ce que c'est ?), réalisées par Hayao Miyazaki et Yoshifumi Kondô à l'occasion du 40ᵉ anniversaire de la chaîne NTV.

Umi ni Naretara (Si je pouvais devenir la mer), la chanson du générique de fin, est également le fruit d’une collaboration étroite de l’équipe du film : Shigeru Nagata en est le compositeur, Tomomi Mochizuki le parolier et Yôko Sakamoto, la doubleuse de Rikako Mutô, en est l’interprète.

Tomomi Mochizuki, Yôko Sakamoto et Shigeru Nagata lors de l’enregistrement de la chanson, le 21 mars 1993 à Yoyogi (arrondissement de Shibuya, Tôkyô).